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Page:Laisnel de La Salle - Croyances et légendes du centre de la France, Tome 1.djvu/113

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CHAPITRE HUITIÈME

FÊTES DU SOLEIL ;
LA SAINT-JEAN ; — LA JÔNÉE ;
LES JEUX DE L’ÉTEUF ET DE LA SOLE ; — LES MICHELETS ;
SAINTE SOLANGE, ETC.

Ô soleil !…
Le jour où, séparant la nuit de la lumière,
L’Éternel te lança dans ta vaste carrière,
L’univers tout entier te reconnut pour roi ;
Et l’homme, en t’adorant, s’inclina devant toi…

(Lamartine, Hymne au soleil.)

Les peuples se réjouiront à la naissance de Jean.

(Évangile selon saint Luc, i, 14.)

Jean était une lampe ardente et brillante, et vous aviez voulu, pour un peu de temps, vous réjouir en sa lumière.

(Évangile selon saint Jean, v, 35.)

C’était la véritable lumière qui éclaire tous les hommes en venant au monde.

(Ibid., i,9.)


La jônee, ou joanée, ou jouannée, n’est autre chose que le feu de la Saint-Jean. L’on dit faire la jônée, allumer la jônée :

« Nous ferons la jônée de Saint-Jean en arrivant au bourg et nous ouvrirons gaiement la danse tous les deux. » (George Sand, les Maîtres sonneurs.)

Dans nos villages, la veille de la Saint-Jean (23 juin), à la tombée de la nuit, chaque famille fournit, selon ses facultés, un ou plusieurs fagots pour faire la jônée. On empile ces fagots au pied et le long d’une perche fichée en terre sur le lieu le plus éminent des environs ; et la jônée