Aller au contenu

Page:Laisnel de La Salle - Croyances et légendes du centre de la France, Tome 1.djvu/40

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

5
souvenirs

dans cette nuit, dit M. Léouzon Le Duc[1], puisque, en même temps qu’elle couvre la terre des plus longues ténèbres de l’année, elle fait surgir de son sein le soleil qui reprend, dès lors, sa course ascendante à l’horizon. »

De nos jours, chez les Juifs de l’Alsace, la cérémonie de la cosse de Nau est remplacée par une fête analogue qui porte le nom de Hanouka. Pendant le Hanouka, qui se célèbre aussi vers la fin de décembre, on illumine les synagogues et les maisons particulières. Le Hanouka dure huit jours. « Le premier jour, le ministre officiant, une bougie à la main, s’approche d’une rangée de huit cierges aux mèches intactes, puis, élevant la voix, il s’écrie : « Sois loué, Éternel, notre Dieu, roi de l’univers, etc… », et il allume les cierges. De retour au logis, au sortir de la synagogue, chaque père de famille en fait autant chez lui. Dans tout intérieur juif, brûlent, ce soir-là, une quantité de cierges répandant partout la clarté et la joie[2]. » Enfin, le Hanouka est suivi d’un succulent repas, qui remplace le réveillon de notre nuit de Noël.

Cette adoration du feu ou du soleil fut certainement la première manifestation par laquelle l’homme décela son instinct religieux. Les plus anciennes archives de l’humanité, les Védas, en font foi. Dans ces livres sacrés des Aryas[3], le feu céleste ; le soleil, est adoré sous le nom d’Indra, et le feu du foyer sous le nom d’Agni. Agni, en ces temps reculés, était par excellence le protecteur de la maison, le dispensateur de tous les biens, le vainqueur de tous les maux[4], et notre

  1. La Fête de Noël en Suède.
  2. Daniel Stauben, Scènes de la vie juive en Alsace.
  3. « La religion des Aryas nous représente le culte et les croyances de nos plus lointains ancêtres », dit M. Alfred Maury — Voir sur les Aryas et les Védas, les pages 7, 8, 16 et 17 des Croyances et Légendes de l’antiquité par cet auteur.
  4. Rig-Véda, sect. V, lect. 2, h. 11, v.2, trad. Langlois, t. III, p. 44 ; — M. Alfred Maury, Croyances et Légendes de l’antiquité, p. 59 et 60.