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Page:Laisnel de La Salle - Croyances et légendes du centre de la France, Tome 1.djvu/47

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souvenirs

à leur curé, le jour de Noël, lorsque l’année commençait à cette époque. — De nos jours, en Pologne, ce sont, au contraire, les prêtres qui, aux approches de Noël, préparent et bénissent des pains blancs, larges comme une assiette et aussi minces qu’une hostie, et qui en envoient à toutes les familles de leurs paroisses. Serf ou seigneur, chacun reçoit le sien, et tout le monde, selon ses facultés, donne en retour une somme d’argent plus ou moins forte.

À Rome, pendant la nuit de Noël, tout le monde échange des gâteaux de maïs, que l’on a eu soin de faire bénir par son curé. Ces gâteaux sont plus ou moins grands, selon le degré de considération que l’on veut témoigner aux personnes à qui on les adresse. Une année, le prince Borghèse en reçut un, blasonné à ses armes, qui mesurait six mètres de largeur et dont, par ses ordres, vingt-quatre énormes portions furent distribuées à autant de pauvres.

Enfin, dans quelques-unes de nos villes et de nos grosses bourgades, les boulangers fabriquent, pour le jour de Noël, de petites galettes auxquelles ils donnent, autant que possible, la forme d’un petit Jésus, et que l’on appelle naulets. Naulet ou Nôlet est le nom par lequel on avait coutume, au moyen âge, de désigner l’Enfant Dieu, le petit enfant de Noël[1].

J’ai ouï chanter le rossignô
Qui chantoit un chant si nouveau,
Si gai, si beau,
Si résonneau ;
Il m’y rompoit la tête,
Tant il preschoit
Et caquetoit ;
Adonc prins ma houlette
Pour aller voir Naulet.
(Ancien Noël.)

  1. Voy. la Bible des Noëls de M. Ribault de Laugardière, page 15 ; Bourges, 1857.