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Page:Laisnel de La Salle - Croyances et légendes du centre de la France, Tome 1.djvu/87

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souvenirs du vieux temps

tomber l’un des matériaux qui devaient entrer dans sa reconstruction, il fallait qu’elle fût sacrifiée aux dieux, et, à l’instant même, ses compagnes furieuses se jetaient sur elle et la mettaient en lambeaux. — On assure que pas une année ne se passait sans victime[1].

Le nom des Nannètes doit nous faire remarquer qu’en Berry, nous disons Nanne, Nannète pour Anne, et que Anne et Anna, le prénom de Perenna, signifient la même chose.

Enfin, si nous ne craignions d’entraîner trop loin le lecteur, nous pourrions lui parler de l’analogie qui existe entre l’Anna Perenna des Latins et l’Anna Purna des Hindous, et il ne nous serait pas impossible de constater quelque parenté entre ces deux Anna et une certaine déesse que les Perses nommaient Anahid ou Anaïtis, et qui paraît avoir été le prototype de l’Artémis des Grecs et de la Diane d’Éphèse[2].

  1. Strabon, IV. p. 198 ; — Dionysius Periegeta, p. 565 et suiv. Oxoniæ, 1710 ; — M. Henri Martin, Histoire de France, t. I, p. 72.
  2. Voy. ce que dit de la déesse Anahid, M. Alfred Maury, p. 181 de ses Croyances et Légendes de l’antiquité.