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l’Ascète de Manou, que nous avons reproduit dans « l’Inde avant le Bouddha ».

Le Chapitre suivant nous montre dans sa première partie, encore l’Ascète de Manou et de Patanjali, mais sans fanatisme, ni extravagance, ni suicide religieux et dont la doctrine porte la trace de l’empreinte qu’a faite le bouddhisme par sa théorie des causes (verset 4, mots en italique).

La dernière partie nous donne l’Ascète ou Yogui moderne. On y sent encore bien plus l’influence du bouddhisme. Nous citerons les 10 premiers versets du chapitre et les sept de la fin.


BAGHAVATA POURANA
Vol. 3, L. VII, Chap. 13. — Devoirs de l’Ascète.

1. S’il est encore valide, qu’il adopte la vie errante ; et que, ne gardant rien autre chose que son corps, ne s’arrêtant dans un village qu’une nuit, il parcoure la terre avec une indépendance complète.

2. Qu’il n’ait pour vêtement qu’un lambeau d’étoffe, qu’il ne garde qu’un bâton et les autres insignes de l’ascète.

3. Que devenu mendiant, il aille seul, trouvant son plaisir en lui-même, sans abris, ami de tous les êtres, calme, exclusivement occupé de Narayana.

4. Qu’il voie cet univers tout entier dans son âme identifiée avec l’être immuable, supérieur à la Cause et aux effets ; et qu’il se voie lui-même identifié avec le suprême Brahma, dans l’univers qui, se compose de la Cause et des effets.

5 Saisissant l’esprit de son regard, reconnaissant sa présence dans le sommeil, dans la veille et dans l’état d’Union complète, et croyant, que l’asservissement (de l’esprit) et sa délivrance sont une illusion pure et non une réalité.

6. Qu’il ne désire pas l’inévitable mort ; qu’il ne recherche pas davantage la vie qui dure si peu ; mais qu’il attende le moment fixé par le temps, ce pouvoir suprême cause de la naissance et de la fin des êtres.