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Pythagore avait plusieurs enseignements suivant la capacité des personnes (comme les Bouddhistes). Il formulait souvent ses dogmes en aphorismes (comme Kapila).

Comme Bouddha, il racontait ses anciennes vies et enseignait que ceux qui sont purifiés peuvent se souvenir des vies antérieures.

La fin de sa philosophie était de détacher l’esprit de ses chaînes et de lui rendre une liberté indispensable pour apprendre le vrai et le bien ; — Selon lui, l’esprit voit tout, entend tout ; tout le reste est sourd et aveugle.

Pour Pythagore, la loi des choses est le nombre, objet de la pensée non des sens, et le seul véritable être.

L’unité est le principe des nombres, tous en sortent et y reviennent. Par suite, le principe des êtres est l’un ou la monade, d’où sort la Dyade.

La monade est unité, esprit, lumière, perfection, le Bien ou Dieu. La Dyade est le monde, pluralité, matière, ténèbres, imperfection, le Mal. Mais l’opposition du bien et du mal est conciliée par l’union des contraires en Dieu. (Iranien). Puisque, tout vient de l’Un ; l’Un enveloppe tout ; la matière est déjà dans la Monade et on trouve encore l’esprit dans la Dyade.

À mesure que les nombres s’éloignent de l’unité, et les êtres multipliés de leur principe, ils descendent les degrés de l’imperfection ; mais ils doivent par degrés remonter vers le bien jusqu’au principe ou à l’Un, en se détachant des liens corporels. L’âme s’affranchit non par le suicide ; car elle est immortelle, mais par le renoncement au monde et la contemplation de l’Un poussée jusqu’à son Identification avec lui. En quittant le corps, elle peut s’abaisser et descendre dans le règne animal, ou bien restant au même degré, se continuer dans des vies humaines, ou franchir plusieurs degrés et enfin tous les degrés jusqu’à Dieu.

Cette théorie est, sous une forme mathématique, la doctrine Brahmanique et Bouddhiste de la métempsycose.

Pythagore amenait les hommes à la béatitude par la contemplation de la vérité, obtenue par des exercices gradués (Porphyre) (cela est tout-à-fait bouddhique). Il y employait les mathématiques.

D’après cet exposé, la doctrine de Pythagore serait un