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à assurer le triomphe de la religion nouvelle ; dans le 11e, il rappelle les prescriptions morales exposées dans le 9e édit.

Le 12e édit et le développement du 7e, la proclamation de la tolérance religieuse.

« Le roi Piyadassi, cher aux dévas, honore toutes les sectes : ascètes (religieux voués au célibat) et maîtres de maison (brahmes mariés), il les honore par l’aumône et par des honneurs divers.

Mais ce qu’il a le plus à cœur, c’est de voir régner les vertus morales qui constituent la partie essentielle de leurs doctrines.

Le fonds de ces doctrines comporte, il est vrai, bien des différences, mais toutes ont une règle commune, la modération dans le langage ; il ne faut pas exalter sa secte en décriant les autres sectes ; il ne faut pas déprécier les autres sectes sans raisons légitimes ; il faut, au contraire, en toute occasion rendre aux autres sectes les honneurs qui conviennent.

En agissant ainsi, on travaille au progrès de sa propre secte tout en servant les autres ; en agissant autrement on nuit à sa propre secte en desservant les autres[1].

La concorde seule est bonne, en ce sens que tous écoutent et aiment à écouter les croyances les uns des autres.

Tous les hommes, quelle que soit leur foi, doivent se dire que le roi attache moins d’importance à l’aumône et au culte extérieur, qu’au vœu de voir régner les doctrines essentielles et le respect de toutes les sectes religieuses les unes pour les autres.

C’est à cela que travaillent les surveillants de la religion, les officiers, chargés de la surveillance des femmes, les inspecteurs et autres corps d’agents préposés à la sécurité publique. Le fruit que j’en retire est l’avantage de ma propre croyance et la mise en lumière des bienfaits de la religion en général.

  1. Les missions des diverses communions chrétiennes qui s’efforcent de convertir les Nègres de l’Afrique Australe semblent être tombées d’accord, au moins, tacitement, pour cette ligne de conduite fort sage. Chacune agit dans un certain rayon qui lui est propre, sans contrecarrer l’action des autres.