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l’aumône aux Brahmanes et aux Çramanas ; la visite aux vieillards, la distribution d’argent, la visite aux peuples de l’empire en vue de s’assurer de son instruction religieuse ; les conférences et consultations sur les choses de la religion. »

Le 9e édit a pour but d’établir que les pratiques enseignées par la nouvelle religion sont préférables à toutes les autres ; aucun document n’a mieux interprété l’esprit du bouddhisme ; il mérite d’être cité en entier.

« Voici ce que dit le roi Piyadasi cher aux Dévas :

1. Les hommes observent, suivant les circonstances, des pratiques variables, soit dans la maladie, soit à l’occasion du mariage d’un fils ou d’une fille, soit à la naissance d’un fils, soit au moment de se mettre en voyage ;

Ces pratiques sont par leur étrangeté et leur bizarrerie vaines et sans valeur ; il faut cependant les observer (comme étant à l’usage des différents cultes).

2. Mais la pratique de la religion (le bouddhisme) produit seule des effets excellents. Elle comprend : les égards pour les esclaves et les serviteurs ; le respect pour les parents et les maîtres, l’aumône aux Çramanas et aux Brahmanes, la douceur envers tous les êtres vivants.

3. Il faut qu’un père ou un fils ou un ami, ou un maître ou un camarade, ou un voisin (qui connaît ces pratiques) dise (à ceux qui les ignorent) « voilà ce qui est bien, voilà ce qu’il faut observer » jusqu’à ce que le but poursuivi soit atteint.

L’aumône sans doute est bonne, mais il n’est pas d’aumône qui vaille la religion.

C’est pourquoi, il faut qu’un ami, un particulier, un camarade conseille, suivant les circonstances : « ce qui est bien, ce qu’il faut faire. » Cette conduite est le seul moyen sûr de gagner le ciel.

Au contraire des pratiques anciennes, celles de la loi ne sont pas liées par le temps. Si elles ne produisent pas le résultat terrestre qu’on a en vue, elles assurent certainement une moisson infinie de mérites. Mais si elles produisent au contraire ce résultat, elles ont une double efficacité, celle présente et celle à venir.

La dernière partie de ce document, à partir du n° 3 pourrait faire partie d’un livre de piété chrétienne.

Dans le 10e édit, le roi déclare qu’il met toute sa gloire