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Page:Lamairesse - L’Inde après le Bouddha.djvu/84

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linga dans le vie ou viie siècle ; ce qui est certain, c'est que le Bouddhisme y était la religion dominante au xiiie siècle auquel remonte le grand temple de Bora Budor. Vers cette époque, il s’étendit de Java aux îles voisines Bali et Sumatra Mais il ne prit pas racine à Sumatra, et depuis il a disparu de Java où il n’y a plus aujourd’hui que des Musulmans.

Hiouen Tsang atteste qu’il a rencontré et de ses propres yeux, des monuments bouddhiques attribués à Açoka depuis le pied des montagnes noires de l’Hindou Kouch au nord jusqu’au cap Comorin à l’extrémité méridionale de la péninsule Indienne et, dans le sens de l’est à l’ouest, depuis la mer de Bengale jusqu’aux bords du Sindh (Indus) et même aux frontières de la Perse. Il est donc très probable, qu’il a soumis l’Inde presque entière, au moins comme tributaire.

D’après la légende, il avait promulgué 84,000 édits royaux, édifié 84,000 Stoupas et donné 84,000 suvanas, (sorte de monnaie) à chacun des endroits où ils furent dressés. Il en avait fait autant aux lieux où était né le Bouddha, à ceux où il avait fait tourner la roue de la loi (Bénarès, etc.) et où il était entré dans le Nirvana. Il avait institué en beaucoup de lieux, même en dehors et assez loin des limités de l’Inde, des hôpitaux pour les hommes et les animaux.

Il avait nourri six cent mille religieux ou dévots. Il avait fait présent à l’Assemblée des Aryahs (parfaits), de la grande terre, de ses femmes, de la foule de ses ministres et serviteurs, de Kunala, de lui-même, ne se réservant que son trésor. Il avait ainsi donné pour la loi de Bouddha 96 kotis lorsqu’il tomba en langueur. Sentant sa fin prochaine, il voulut réunir les 4 kotis qui manquaient pour accomplir le vœu qu’il avait fait de donner 100 kotis afin d’égaler le chiffre auquel s’étaient élevés les dons d’Anatapein à la religion, et il se mit à envoyer de l’or et de l’argent à l’ermitage ou Vihara de Kukuta, lieu de réunion de l’assemblée où se trouvaient 18,000 religieux. Mais Vigatachoka, le fils de Kunala, héritier présomptif, craignant de voir vider le trésor public, défendit de donner de l’argent au roi. Açoka alors envoya la vaisselle et les vases d’or dans lesquels on lui servait ses repas — puis ceux d’argent par lesquels on les remplaça — puis