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tableau ou groupe isolé. Bouddha s’élance du flanc de sa mère, Brahma reçoit le nouveau-né. Indra est debout à droite et Gautami la tante de Gautama à gauche. Cette scène est pour les Bouddhistes ce qu’est pour nous le crucifiement.

Quelques représentations ou formes du Bouddha, comme celle d’Amitabha le montrent émergeant d’une fleur de lotus et assis sur un piédestal formé de feuilles de lotus, fleur qui est le symbole de la perfection.

Dans chaque pays les images du Bouddha reproduisent généralement le type ou caractère local. Ainsi le contour et l’expression de la figure sont différents à Ceylan, en Birmanie, à Siam, au Thibet, en Mongolie, en Chine et au Japon, quoique partout les traits expriment le calme, la douceur, la méditation, l’absence de passion.

En Birmanie où on est gai, les images ont quelquefois un clignotement dans les yeux et le sourire aux lèvres.

En Chine il y a des spécimens de Bouddha libertin facile, et d’autres qui lui prêtent un air farouche.

Presque en même temps que Vigatachoka fils de Kunala et successeur d’Açoka, Daranata mentionne le roi Viracema qui honora le Bouddhisme ; on est incertain si ce ne fût pas Vigatachoka lui-même sous un autre nom ou son successeur. Après lui, son fils Nanda régna 29 ans ; sous lui vécut Panini le premier grammairien et peut-être aussi le premier qui ait introduit l’écriture dans l’Inde.

À Nanda, succéda son fils Makhapadma qui régna à Koumouçapoura et protégea le Bouddhisme. Il fut contemporain des deux grands disciples de Panini, Badra et Vararoutchi. C’est alors que l’on rencontre la première mention de la littérature sous forme écrite. Il est dit que Vararoutchi fit préparer un grand nombre d’exemplaires du Vihacha et les distribua aux religieux enseignants. Pour concilier cette version avec la donnée que la collection appelée Vibacha ne fut faite qu’à l’époque du concile de Kanichska, il faut admettre que le mot Vibacha est générique et s’applique à tous les ouvrages de la nature de ceux qui composèrent la susdite collection.

Au commencement de l’année 1886, M. Sénart a lu à l’Académie des Inscriptions un intéressant mémoire consacré à la chronologie du développement linguistique et de l’histoire littéraire de l’Inde. Il estime qu’il est possi-