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Page:Langlois - La decouverte de l'Amerique par les Normands vers l'an 1000. Deux sagas islandaises, 1924.djvu/136

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plus égale à celle des nuits qu’il n’était habituel au Groenland ou en Islande.

Que le soleil se levait dans « dagmalastad » et se couchait dans « eyktarstad ».

Que (les deux récits sont d’accord sur le point) au Vinland, il ne faisait pas grand froid en hiver, que l’herbe ne blanchissait pas et que le bétail pouvait même rester dans les pâturages.

Que les Normands ont rencontré des indigènes dont les Sagas donnent une description malheureusement insuffisante. Elles rapportant des noms de quatre indigènes pris sur la côte pendant le voyage retour de Karlsefni.

Qu’enfin les durées de trajet et les directions sont expressément données dans la plupart des cas. C’est là l’argument qui nous semble le plus utile à exploiter, comme on le verra par la suite.

Vinvidr, vinber (raisin).

Nous traduisons le mot islandais ancien vinvidr, par vigne ; vinber par raisin. Est-ce à dire que les Normands aient réellement trouvé de la vigne et du raisin ? Nombre d’auteurs ont accepté intégralement la traduction et ont cherché en Amérique les zones côtières où peut pousser la vigne. D’autres nient l’existence du raisin à l’époque des Normands. Toutefois, un fait troublant vient à l’encontre de cette opinion. J. Cartier et d’autres navigateurs de son époque prétendent avoir trouvé du raisin dans la vallée du Saint-Laurent. Cartier baptisa même une île voisine de l’actuelle ville de Québec, île de Bacchus[1].

  1. Quoiqu’un ne puisse affirmer que tout ce que contient la relation soit exact, ni même qu’elle rapporte exactement les rapports de Cartier, les allusions aux vignes sont si répétées qu’on ne peut s’empêcher de penser qu’il a vu réellement du raisin ou un fruit fort semblable.
     « Toute cette dicte terre est couverte et plaine de boys du plusieurs sortes et force vignes…… »
     Ailleurs : « Nous trouvasmes à veoir des deux côtés d’icelluy (le Saint-Laurent), les plus belles et meilleurs terres qu’il soit possible de veoir. Aussi vives que l’eau plaine des beaux arbres du monde et tant de vignes charges de raisin le long du dict fleuve, qu’il semble mieulx qu’elles ayent