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Page:Langlois - La decouverte de l'Amerique par les Normands vers l'an 1000. Deux sagas islandaises, 1924.djvu/15

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IX
INTRODUCTION


PREMIÈRE PARTIE


CHAPITRE PREMIER


GÉNÉRALITÉS SUR LES SAGAS


« Saga » est un mot de racine germanique « sage », le dire, le récit, à proprement parler, la « tradition verbale ». Les Sagas sont, dans leur essence, comparables à nos chansons de geste. La comparaison ne saurait d’ailleurs être poussée trop loin ; par sa contexture et son fond même, la Saga est une floraison particulière à la civilisation nordique du moyen âge. Le monde nordique évoluait quelque peu, à cette époque, en marge du monde méditerranéen et même du monde central européen. Il en avait été séparé violemment par les grandes migrations germaniques. Encore que ses habitants fussent en grande partie des marins ou des marchands, les contacts furent longtemps assez rares avec l’Europe occidentale.

Les Normands ne se manifestaient là, le plus souvent, que sous l’aspect de pillards redoutables, dont le commerce était peu recherché. D’ailleurs, le grand centre d’attraction de l’époque était Constantinople et le bassin oriental de la Méditerranée.

Les Normands firent un commerce actif vers cette région par les grandes avenues fluviales de la Germanie et de l’actuelle Russie. Leurs bateaux de commerce passaient, dit-on, par eau et par traînage, de la Baltique au Pont-Euxin.

Mais, vers le xe siècle, Byzance déclinait. Son industrie était encore florissante, mais son influence s’éteignait peu à peu et