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XVII
INTRODUCTION


CHAPITRE II


GENRE DES SAGAS


La littérature scandinave nous a transmis deux sortes de récits qui ont d’ailleurs de nombreux points communs : les Eddas et les Sagas proprement dites.

Les Eddas[1] sont tantôt en vers, tantôt en prose. On en connaît deux :

La première, plus ancienne, qu’on appelle aussi l’Edda de Soemund le Sage (mort en 1133), remonte peut-être au vie siècle. Elle donne l’impression d’une très ancienne tradition païenne.

La deuxième, l’Edda en prose, fut recueillie par Snorre Sturleson (mort en 1241). Elle est probablement l’œuvre de plusieurs auteurs.

Les Eddas racontent la théogonie païenne et chantent les demi-dieux du panthéon nordique. L’Edda poétique comprend un certain nombre de chants ou de poèmes mythologiques. Les plus célèbres sont :

La prédicition de Wela, qui relate la création du monde et son développement ; la Havamal ou les règles d’Odin ; le poème d’Hymer, scène bacchique des dieux invités chez Œgir, etc…

Dans l’Edda en prose, les parties les plus remarquables sont : Le Préambule, mélange de traditions sur les origines scandinaves où l’on retrouve les vieilles légendes juives, grécoromaines et locales ; le voyage de Gyld dans Asgord, le pays des

  1. Edda « arrière grand’mère » en danois ancien.