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d’années dans tout le nord de la Norvège…, la perfection et la finesse des formes et des lignes étaient remarquables, on peut en juger par les trois bateaux de Nydam ».

Bruun [4] : « Les Normands étaient d’excellents marins qui n’étaient pas étonnés de naviguer à travers les glaces. Leurs petits bateaux, très bien aménagés, les aidaient beaucoup. »

M. Hovgaard a fait une longue étude sur la question et admire ces navires autant que leurs équipages [16]. Son témoignage est d’autant plus précieux qu’il est un expert en technique de construction navale. La plus grande partie des renseignements qui suivent sont tirés de son ouvrage.

Si les Normands n’étaient pas parfaitement outillés pour la navigation hauturière, du fait de la fragilité de leurs navires, ils l’étaient remarquablement pour la navigation côtière. Leurs bateaux à faible tirant d’eau pouvaient approcher des rives à la rame, même sur les hauts fonds.

S’ils n’hésitaient pas à se lancer en pleine mer à certains moments, les qualités de leurs navires et leur commerce même devaient les pousser surtout dans les pays nouveaux, comme ceux dont nous aurons à nous occuper, à suivre les côtes de caps en caps, de baies en baies.

Les navires de commerce étaient plus robustes, plus hauts sur bords que les navires de guerre. Ils pouvaient atteindre une longueur de 30 mètres. Le navire de Gokstad[1], quoique construit. comme un navire de guerre, est assez semblable aux cargos avec un tonnage de 40 tonnes environ.

Ces cargos étaient pointus et relevés aux deux extrémités, l’avant ressemblait à l’arrière[2]. Ces deux extrémités seules étaient pontées. Une passerelle reliait parfois les gaillards d’avant et d’arrière, par dessus la cale aux marchandises entassées dans la partie basse.

  1. Voir la planche II.
  2. Partout et toujours, dit Joseph Strutt (1749-1802), Norman Antiquities, les vaisseaux normands sont semblables par l’avant et par l’arrière. La proue et la poupe avaient en effet même largeur à la flottaison, c’est-à-dire que le navire avançait aussi facilement par l’arrière que par l’avant.