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par les normands vers l’an mille

l’hiver et au printemps, il acheta la terre de Glaumboeiar. Il y fit sa demeure et y habita toute sa vie et y fut considéré comme un homme de grande valeur. De lui et de sa femme Gudrid descendit une nombreuse et bonne lignée. Après la mort de Karlsefni, Gudrid avec son fils Snorri qui était né au Vinland prirent la charge de la propriété ; quand Snorri fut marié, Gudrid alla à l’étranger et fit un pèlerinage dans le Sud, après quoi elle revint à la maison de son fils Snorri qui avait fait élever une église à Glaumboeiar. Alors Gudrid prit le voile, se fit anachorète et vécut là le reste de ses jours. Snorri eut un fils nommé Thorgeir qui fut le père d’Ingveld, la mère de l’évêque Brand. Hallfrid fut le nom de la fille de Snorri, fils de Karlsefni, elle fut mère de Runolf, père de l’évêque Thorlack. Bjorn fut le nom d’un autre fils de Karlsefni et de Gudrid ; et il fut père de Thorum, mère de l’évêque Bjorn. Beaucoup d’hommes sont descendus de Karlsefni et fut béni dans sa nombreuse et remarquable postérité et de tous les hommes, Karlsefni a donné le récit le plus exact de tous les voyages dont nous venons de raconter quelque chose.

Analyse de la Saga d’Eirik

L’analyse de la Saga d’Eirik fait ressortir certains caractères que nous mettrons plus tard en parallèle avec ceux de la Saga de Karlsefni.

Elle s’ouvre par un long exposé de la vie d’Eirik le Rouge et de sa découverte du Groenland, ainsi que de sa colonisation, qui tient une place considérable. Elle s’étend longuement sur l’éducation de Leif et de ses voyages. Elle met à son compte l’introduction du christianisme, ce qui, en soi seul, était un grand titre de renommée au moyen âge.

En ce qui a trait plus spécialement à la découverte de l’Amérique, c’est à Bjarni, un comparse, qu’en revient l’honneur. Honneur toutefois bien diminué du fait qu’il ne chercha même pas à reconnaître les terres aperçues par hasard. Ce qui fut l’œuvre de Leif.

Les « Groenlendinga pattr », ainsi que leur nom l’indique,