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l’affaire sougraine

ment l’enlever à son existence fastueuse cependant ?… Est-ce aimer véritablement une personne que de l’obliger à renoncer à ses habitudes de bien-être ? Il ne pourrait pas, lui, satisfaire toutes ses exigences, et qui sait ? elle finirait peut-être par se lasser des privations qu’elle aurait à subir. N’est-ce pas une folie pour un garçon pauvre de se faire aimer d’une jeune fille riche ?… Pourtant elle était si bonne !… On pouvait avoir confiance.

Toutes ces pensées le tenaient éveillé. Il s’endormit à l’heure où le jour se levait.

II

Les incidents de la soirée de madame D’Aucheron furent cause de bien des émotions. La plus surprise, la plus troublée, la plus inquiète de toutes les personnes qui s’y trouvaient fut bien madame D’Aucheron elle même. Elle avait fait un grand effort pour reprendre une apparente tranquillité, mais l’orage grondait toujours au fond de son cœur