Page:LeMay - L'affaire Sougraine, 1884.djvu/234

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
236
l’affaire sougraine

pièces blanches qui sonnaient un carillon d’enfer en se heurtant dans leurs élans insensés. Une objection jeta du froid dans son imagination.

— Les dons que tu feras à ma fille, dit-il, te reviendront avec elle. Le risque n’est pas fort de ton côté…

— Tu n’auras toujours pas à les payer, toi, et c’est bien quelque chose, ce me semble.

— C’est à dire que je serai gros Jean comme ci-devant.

— Tu seras toujours mieux que maintenant, puisque d’un signe je puis décréter ta ruine…

D’Aucheron courba la tête.

— Je suis tombé dans un piège, pensa-t-il, cet ami-là est mon plus redoutable ennemi.

Il dit tout haut et d’un ton indécis :

— Je songerai à cela ; j’y songerai.

— Je songerai, moi aussi, à la demande que tu m’as faite tout à l’heure, riposta Vilbertin.

— Voilà l’argument par excellence, pensa D’Aucheron ; évidemment, je vais en sortir — si j’en sors — joliment déchiqueté.

Puis, il dit :