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Page:LeMay - L'affaire Sougraine, 1884.djvu/235

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l’affaire sougraine

— Il faut toujours bien que je parle de cela à ma femme. Je prévois une opposition sérieuse.

— Ta femme sera plus accommodante que tu ne le supposes… tu peux m’en croire.

Il pouvait la compromettre. Une femme qui emprunte de l’argent à l’insu de son mari n’aime guère à rendre ses comptes. C’est ce que pensait le notaire Vilbertin.

Quand D’Aucheron fut sorti, il se frotta les mains avec une satisfaction évidente :

— Je l’aurai, se dit-il, en ricanant, je l’aurai ! Et son gros ventre sautait, sautait si bien que tout son cœur semblait y être descendu.

D’Aucheron grommelait en marchant. Il voyait bien qu’il pouvait retirer quelque bénéfice du mariage de Vilbertin avec Léontine, mais il était un peu tard pour songer à cette union. La spéculation serait peut-être meilleure qu’avec monsieur Le Pêcheur. S’il avait parlé plus tôt, lui, le notaire, on aurait pu s’entendre et monter une excellente affaire. Il s’était mis dans un beau pétrin avec ses emprunts inconsidérés et ses spéculations hasardeuses. Et qu’allait dire le ministre, le fiancé tant adulé ? Que deviendraient sois contrats avec le gouvernement et toutes ces in-