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l’affaire sougraine

— Ce n’est qu’une rumeur, répondit D’Aucheron embarrassé ; les rumeurs ne sont pas toujours vraies.

— Oh ! monsieur Le Pêcheur lui-même vient de confirmer l’heureuse nouvelle. Il est chanceux. Une jeune personne d’une beauté remarquable et d’une vertu plus remarquable encore, dit-on… et puis, ce qui ne gâte rien, une petite part des écus du papa.

Ils se mirent à rire.

D’Aucheron rongeait son frein : une colère sourde bouillonnait au fond de son cœur.

— Le mariage n’est pas du tout décidé, je vous le jure, répliqua-t-il. Vous savez, il faut toujours un peu consulter le goût et les sentiments de ces chères petites créatures et parfois elles ont des caprices, toutes bonnes et toutes vertueuses qu’elles soient.

— En tout cas, présentez à la future nos hommages respectueux et nos vœux les plus sincères pour son bonheur.

— Je n’y manquerai pas, dit D’Aucheron en ouvrant la porte.

— Madame D’Aucheron est-elle sortie, demanda-t-il à la servante ?