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Page:LeMay - L'affaire Sougraine, 1884.djvu/238

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l’affaire sougraine

— Elle est dans sa chambre, monsieur, lui fut-il répondu.

Il monta. Madame D’Aucheron remarqua son air un peu singulier.

Il entra sans préambule dans le cœur du sujet.

— Tiens-tu beaucoup au mariage de Léontine avec monsieur Le Pêcheur ?

— Pourquoi cette question ? tu le sais bien que j’y tiens. Tu t’es donné bien du mal pour nous faire comprendre que cette alliance nous sauvait pour toujours, nous élevait au-dessus des autres, et je l’ai compris, et Léontine a fini par le comprendre aussi. Il me tarde qu’il soit accompli, ce mariage.

— Il ne s’accomplira pas cependant.

— Ce n’est pas sérieusement que tu parles ?

— Très sérieusement.

— D’où vient ce changement d’idées ? As-tu ton bon sens, mon mari ?

— Nous sommes à la merci d’un excellent ami qui joue avec nous comme le chat avec la souris. Il faut en passer par ses volontés.

— Quel peut être ce tyran ?

— C’est mon ami le notaire Vilbertin.