Page:LeMay - L'affaire Sougraine, 1884.djvu/263

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
265
l’affaire sougraine

Sors d’ici, dit Le Pêcheur qui commençait à perdre patience.

L’Indien ne se le fit point répéter. Il sortit.

— Voilà une affaire réglée, se dit-il, en cheminant. Le ministre et l’indien ne naviguent plus dans les mêmes eaux. Il faut voir l’ancienne maintenant.

L’ancienne, c’était madame D’Aucheron. Il n’y avait pas à reculer ; le sioux aux longs cheveux n’entendait pas badinage, et il ne fallait point s’exposer à être livré à la justice des hommes.

Madame D’Aucheron fit remarquer à Sougraine que ses visites étaient trop fréquentes, cela semblait inexplicable aux gens de la maison.

— L’Indien est forcé d’agir, répondit Sougraine ; il a le couteau sur la gorge ; il est reconnu…

— Reconnu ! exclama madame D’Aucheron en pâlissant…

Une peur effroyable s’emparait d’elle…

— Il n’y a pas encore de danger, reprit l’indien, car celui qui sait notre secret le gardera bien, mais à une condition…

— Qui est-il donc cet homme ? à quelle condition ? demanda fiévreusement la pauvre femme.