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l’affaire sougraine

— C’est la Longue chevelure…

— Mon Dieu ! mon Dieu ! qu’il ne dise rien.

— Il ne parlera pas ; il me l’a juré, et sa parole est irrévocable. Mais…

— Quelle condition met-il à son silence ?

— Le mariage de notre fille avec le docteur Rodolphe.

— Le mariage de notre fille !… notre…

Elle ne savait plus que dire, avait envie de défaire ce qu’elle avait fait, de jurer que Léontine n’était pas sa fille… qu’elle ne savait rien après tout… qu’elle avait été folle longtemps dans sa maladie… qu’elle n’avait jamais vu son enfant… qu’on lui avait dit que c’était un garçon… Mais à quoi cela servirait-il ? Si le sioux voulait ce mariage, il faudrait bien le faire tout de suite… Il pourrait parler, le sioux. Il dirait : Voici Sougraine, prenez-le, car c’est un ravisseur de jeunes filles, c’est peut-être un meurtrier… Un meurtrier ! Il ne l’était point… mais les apparences seraient contre lui… Sougraine, pour se venger crierait à son tour : Voici Elmire Audet, mon ancienne maîtresse, ma complice !… C’est cette belle dame qui se promène avec un magnifique