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Page:LeMay - L'affaire Sougraine, 1884.djvu/369

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l’affaire sougraine

tionnée, négligent d’aérer les étables qui, le printemps venu, se transforment en infirmeries ou en musées de squelettes vivants. Ensuite, nos braves cultivateurs sont étonnés de la malechance qui les poursuit, et se demandent comment il se fait qu’ils perdent tant d’animaux et que leur bétail ne rapporte rien.

Le petit garçon remarqua les pistes sur la neige. Il dit en rentrant :

— Il est venu quelqu’un à la grange cette nuit : il y a des traces : un pied d’homme.

Un voisin survint.

— Savez-vous, demanda-t-il, que Sougraine a été vu par ici ? Vous vous souvenez de Sougraine qui a enlevé la petite Audet, il y a bien vingt à vingt-cinq ans de cela ? On disait aussi qu’il avait tué sa femme…

— Est-ce bien vrai, il est par ici ?

— Rien de plus vrai. Pierre Audet, Léon Bernier, le petit Noël à Jean, et deux ou trois autres encore qui descendaient des chantiers ont couché avec lui dans la cabane du neuvième portage. Il ne savait pas alors que c’était lui. Ce n’est qu’en arrivant au village qu’ils ont appris que le gou-