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Page:LeMay - L'affaire Sougraine, 1884.djvu/370

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l’affaire sougraine

vernement le faisait chercher. Ils sont remontés à la cabane le lendemain soir, mais, bernique !

— Le petit gars, qui vient de faire le train, a vu des pistes d’homme dans la direction de la grange. C’est un peu drôle ; jamais il ne vient personne rôder comme cela autour de nos bâtiments. Si c’était lui ?

Ils sortirent, suivirent les traces en les examinant attentivement…

— Il est certainement venu quelqu’un, observa Marcel L’Enseigne, le voisin.

Il n’y avait pas de risque à l’affirmer.

Et celui qui est entré dans la grange n’en est pas sorti, continua-t-il, c’est encore certain. Envoyez votre garçon chercher des gens ; on va fouiller la grange. Il est bon d’être plusieurs : ces sauvages… on ne sait pas…

Ils en demandèrent deux, il en vint dix.

Sougraine entendit venir tous ces hommes qui le cherchaient ; il se vit perdu. Il eut été content de mourir tout à coup, et de n’offrir qu’un cadavre à ces chiens de visages pâles qui le traquaient comme une meute fait d’une bête fauve.

Peu de temps après il fut pris garrotté et conduit à la maison au milieu des rires et des huées.