Page:LeMay - Picounoc le maudit (2 tomes en 1 volume), 1878.djvu/289

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
291
PICOUNOC LE MAUDIT.

— Tu descends à Québec ? Je croyais que tu passais un mois au moins avec nous, dit Picounoc étonné…

— Ma mère est pauvre et je vais travailler pour la secourir.

— Ta mère ne manquera de rien, Victor, je te le jure, reste si tu veux… Mais enfin c’est le devoir d’un bon fils de travailler pour ses parents… Dieu te bénira, mon enfant, va, tu fais bien. Et il tendit la main au jeune avocat.

— Au revoir, M. Chèvrefils, dit Victor au bossu.

Le bossu lui serra la main d’un mouvement convulsif comme pour lui rompre les os.

— Est-ce l’amitié ? demanda Victor.

— C’est pour vous remercier du souvenir que vous avez évoqué tout à l’heure.

— Le souvenir des brigands ?

— Oui, j’ai connu votre père… je l’ai aimé… oh ! beaucoup aimé. Ce brave Djos ! c’est dommage qu’il soit mort si vite…

— Oui, Monsieur, c’est dommage, car les hommes honnêtes sont assez rares.

— Il est mort trop tôt ; j’aurais bien aimé à