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Page:LeMay - Picounoc le maudit (2 tomes en 1 volume), 1878.djvu/290

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PICOUNOC LE MAUDIT.

le revoir. C’est un tour qu’il nous a joué, le gascon ! partir si jeune et si vite !

Victor et Picounoc regardaient le bossu avec étonnement.

— Tu as connu Djos ? demanda Picounoc.

— Je l’ai connu, bien sûr, et peut-être mieux que toi-même.

— Tu ne m’as jamais dit cela.

— Il y a bien des choses que je ne t’ai jamais dites.

— Où l’as tu connu ?

— Où ? un peu partout, que diable ! Il a voyagé ce garçon, et moi, je ne suis pas resté les deux pieds dans un sabot.

— C’était un brave homme en effet, et, s’il n’eut eu ce moment de folie que vous savez, la jalousie…

— Le vertige ! le vertige de l’amour, quoi ! c’est quelque chose de dangereux… Il avait pourtant une femme honnête et dévouée !

— Une belle et adorable femme ! ajouta Picounoc avec passion.

— Que voulez-vous ? reprit le bossu, la jalousie est le plus horrible des aveuglements, et le fruit défendu sera toujours le meilleur.