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Page:LeMay - Picounoc le maudit (2 tomes en 1 volume), 1878.djvu/335

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PICOUNOC LE MAUDIT.

XVII

IL NE FAUT PAS JUGER D’APRÈS LES APPARENCES.


— Bonjour, Noémie, donnes-tu l’hospitalité à la pauvre folle, ce soir ? dit Geneviève en entrant chez la veuve Letellier.

— Entrez, Geneviève, entrez. Tant que Noémie aura un morceau de pain, elle le partagera volontiers avec les malheureux ; tant qu’elle aura un toit où s’abriter, elle ne laissera personne à la belle étoile. Mais bientôt il me faudra chercher, à mon tour, un gîte quelque part, car je n’ai plus de terre, plus de maison, plus rien !

— C’est Picounoc qui est ton seigneur et maître ; on m’a conté cela. Il est riche, Picounoc, et, s’il veut faire des œuvres de charité, il a beau. Il devrait te rendre tes biens.

Noémie regarda la folle avec étonnement, car elle trouvait son langage bien sensé.

— Il s’est déjà montré fort généreux à mon