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Page:LeMay - Tonkourou (nouvelle édition de Les Vengeances), 1888.djvu/174

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tonkourou

Par derrière le dos ses mains étaient liées ;
Tel un oiseau captif dont les ailes pliées
Ne peuvent plus dans l’air reprendre leur essor.

Tonkourou s’avança tenant des pièces d’or :
C’était un prix royal pour une nuit de veille.
Les constables joyeux s’amusaient à merveille.



Le cocher avait bu ; l’ivresse le surprit,
Et d’épaisses vapeurs noyèrent son esprit.
Comme une masse inerte il roula sur la dalle,
Et le traître huron resta seul dans la salle.

Plus tard, lorsque le jour parut, l’heureux cocher,
Cuvant encor son vin, ronflait sur le plancher.
Puis, la salle était vide, et, par la porte ouverte,
Entraient les frais parfums de la pelouse verte.
Une clameur de rage, à cette trahison,
Fit sortir du sommeil la tranquille maison.