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Page:LeMay - Tonkourou (nouvelle édition de Les Vengeances), 1888.djvu/259

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tonkourou

Mariés et suivants ont chacun une chaise
Près des balustres peints, sur le tapis soyeux.
L’encens fume et le temple a pris un air joyeux.
L’épousée entre émue et chastement voilée.
Jean marche à côté d’elle au milieu de l’allée,
Puis le garçon d’honneur et Ruzard, beau d’orgueil.
Alors les invités, passant l’auguste seuil,
S’en viennent tour à tour dans les bancs prendre place.
Ce sont d’abord les vieux que déjà l’âge glace,
Et puis les jeunes gens lestes et vigoureux.

Cependant l’étranger, pour voir le couple heureux,
Interrompt sa prière et relève la tête.
— Louise ! gémit-il.
La promise s’arrête ;
Elle aperçoit cet homme agenouillé tout près,
Qui fond en pleurs.
— Léon ! Léon ! dit-elle.
Après,
Elle jette un sanglot, se tourne vers son père
Et tombe évanouie.
Or, Jean se désespère :
Il regarde l’intrus à genoux dans un banc
Et sent comme du feu qui court dans son vieux sang.