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Page:LeNormand - La plus belle chose du monde, 1937.djvu/87

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le rivage d’une petite baie charmante et sauvage. Nicole admirait. Elle fit pourtant cette réserve :

— C’est beau, mais le moteur fait trop de bruit, l’eau est trop agitée, mes amies rient trop fort ; il nous manque le silence, la solitude, le canot.

— Seriez-vous venue seule avec moi, si je vous en avais priée ?

— Je ne sais pas, je ne sais pas.

— Venez demain ?

Elle hésita, soudain soucieuse, puis elle consentit :

— Je veux bien.

Nicole s’aperçut bientôt qu’Alain lui plaisait. Sans s’en rendre compte, elle sortait de sa réserve, parlait avec autant de volubilité qu’avec ses amies intimes.

Pour sa part, de plus en plus, le jeune homme était convaincu que Nicole Lafricain ne ressemblait à aucune autre jeune fille. Les gens que l’on se prépare à aimer ne sont jamais comme les autres.


Nicole séjournait encore quinze jours au camp. Ensuite ses vacances seraient finies. Dès la mi-août, elle rentrait à Montréal. En pleine chaleur ; mieux valait ne pas y songer.