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Page:LeNormand - Le nom dans le bronze, 1933.djvu/145

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LE NOM DANS LE BRONZE

maman qui doit actuellement se demander ce qu’elle devient et quand elle rentrera !

Ses souffrances sont cruelles et son sort misérable, mais elle a dit non, elle s’obstinera.

— Ne me gardez pas rancune, Steven, et souvenez-vous de moi. Laissez-moi agir tout de suite, pendant que je m’en sens la force. Disons-nous adieu. Vous ne viendrez plus. Nous ne pourrons pas ne pas nous rencontrer, mais à la longue nous nous y ferons. Ce n’est qu’une dure habitude à prendre.

— Ah ! soyez moins rigide, Marguerite. Vous êtes si jeune. Nous pourrions continuer à nous voir, moins souvent, mais encore…

— Sans me le dire, vous l’aviez déjà prise, cette résolution, de me voir moins souvent ; la teniez-vous ? Mieux vaut en finir radicalement tout de suite. Nous nous exposerions à ne pas avoir le courage de supporter notre peine plus tard.

Steven insiste ; une morne tristesse s’empare d’elle, mais il se heurte à une volonté nette. Cette petite fille qu’il a connue enfant, comme tout à coup elle l’étonne. Marguerite a repris son sang-froid, sa voix calme expri-