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LE NOM DANS LE BRONZE

messe basse, à la chapelle de l’hôpital. Avant sept heures, les rues sont désertes et fraîches, l’air embaumé par la rosée et la verdure. La chapelle, assombrie par les volets clos, est petite, dévotieuse. Marguerite se met en avant, pour ne voir personne, et elle se sent alors vraiment près de Dieu. Il lui semble qu’elle le prie mal, avec distraction, mais elle demande sincèrement le courage, offre son épreuve de tout son cœur. Lorsqu’elle sort, elle est réconfortée. Mais à mesure que le jour s’avance, sa souffrance revient et l’oppresse. Un ennui lourd surgit ensuite avec la nuit ; elle reste des heures ne pouvant rien faire, obsédée, désolée.

Un soir, elle enlève de sa table à écrire une grande photographie de Steven. Elle l’enfouit dans un tiroir, avec tous les instantanés qui les représentent tous deux, jeunes et gais. Elle pleure ; elle a non seulement tué son amour, lui semble-t-il, mais sa raison de vivre.

Jean la surprend alors en larmes. Sur le seuil de la chambre, il hésite, puis s’approche :

— Allons, qu’y a-t-il, ma petite Margot ?

— Oh ! ma vieille peine, Steven. J’ai refusé de