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Page:LeNormand - Le nom dans le bronze, 1933.djvu/165

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LE NOM DANS LE BRONZE

lante ; elle a beau, de ses yeux gris suppliants, sonder la masse liquide, se dire tout bas, comme en secret : « Mon Dieu, je veux savoir ce que je serai plus tard » ; elle ne voit rien. Elle ne voit pas Philippe venir à sa rencontre, l’émouvoir d’un rêve d’infini. Elle ne voit pas, dans le miroir de l’eau transparente, son passage insensible d’une génération à l’autre, le resplendissement de sa beauté, puis, le visage fatigué de sa mère, imperceptiblement, se substituer au sien…

Elle ne voit rien. Mais le grand bateau noir continue son avance rapide dans cet avenir et sur cette mer mouvante.


FIN


Ottawa, 1932.