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Page:Le Destin tragique de Guy de Maupassant (extrait La Trahison de la comtesse de Rhune), 1927.djvu/103

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JACQUES DE VALDEROSE, éperdu, à la comtesse.

C’est faux... il ment ?

C’est faux...


LE COMTE

Je mens ?... Veux-tu savoir de quelle sorte

Elle t’aimait ? L’Anglais l’attend prés de la porte.

Après t’avoir livré, trop candide assassin,

Elle gardait pour lui les ardeurs de son sein.

Car tu n’es qu’un enfant dont on se débarrasse

Du pied, comme l’on fait pour cacher une trace.

Et lui guette, l’Anglais, le bruit que font ses pas.

Mais il verra venir quelqu’un qu’il n’attend pas.

Quoi ! tu trembles devant cette prostituée ?

Tu ne l’aimes donc point, car tu l’aurais tuée

Déjà, toi qu’elle emploie à ses complots hideux.

Est-ce vrai ?


Saisissant violemment les poignets de la comtesse.


LA COMTESSE, sautant, debout, hors de son lit.

Que je vous méprise tous les deux ?

C’est vrai, tout est bien vrai. Triomphez, je l’avoue,

Sans remords dans le cœur et sans rouge à la joue.