Pour perdre cet enfant. Il a failli, sans doute,
Il a bien mérité la mort ; mais sur sa route,
S’il n’avait point trouvé cet amour malfaisant,
Cette embûche cachée en ce corps séduisant,
Il restait probe et pur. C’est pour elle le crime
Et pour lui le pardon ; car il fut sa victime.
Songez donc qu’une femme avec cette beauté
A le même pouvoir que la fatalité,
Qu’un homme devant elle est toujours un esclave
Qu’une caresse enchaîne et qu’un baiser déprave.
LE COMTE
Duchesse, vous avez le droit de pardonner ;
Moi, mari, j’ai gardé celui de condamner,
J’en use.
LA DUCHESSE
Faites-lui grâce, je vous en prie.
LE COMTE
Et comptez-vous pour rien ma tendresse meurtrie,
Le nom terni, l’espoir brisé, le bonheur mort ?
Il me doit tout cela. Qu’il me paie. Ai-je tort ?
LA DUCHESSE
Le plus coupable, c’est l’autre amant, son complice.