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Page:Le Destin tragique de Guy de Maupassant (extrait La Trahison de la comtesse de Rhune), 1927.djvu/48

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LA COMTESSE

Me crois-tu,

Enfant faible et craintif, de si courte vertu

Que je cède au premier empressement d’un homme,

Ainsi qu’au son du cor une ville qu’on somme ?

Pour entrer dans la place, il faut être vainqueur,

Il faut avoir souffert pour entrer dans mon cœur.

Mieux qu’une forteresse on doit savoir me prendre,

L’assaut est périlleux, car, avant de me rendre,

Je te ferai verser des larmes et-du sang.


JACQUES DE VALDEROSE

Pourtant, je ne vois point de péril si pressant

Qui me force à subir une pareille épreuve.


LA COMTESSE

Mais si le roi Philippe apprend que je suis veuve,

Moi qui tiens trois châteaux de France en mon giron,

Alors, il m’enverra quelque puissant baron,

Pour accomplir du Roi la volonté jalouse

Il faudra bien, mon pauvre enfant, que je l’épouse.

Que ferez-vous alors ?


JACQUES DE VALDEROSE, avec violence.

Je le tuerai.