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Page:Le Destin tragique de Guy de Maupassant (extrait La Trahison de la comtesse de Rhune), 1927.djvu/49

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LA COMTESSE le baise au front brusquement avec un cri de joie.

Je t’aime.


Elle s’enfuit précipitamment par la porte de gauche.


SCÈNE II

JACQUES DE VALDEROSE, seul.

Oh ! quel coup, j’ai reçu de ce mot-là : baptême

De tendresse infinie ; aurore de ce jour

Où je goûterai tous tes triomphes, Amour !

Du baiser de sa main à celui de sa bouche,

Et d’un « oui » de sa lèvre aux marches de sa couche.

Au-dessus de mon front quel génie arrêté

Fait donc pleuvoir sur moi cette félicité !

Une femme ! une femme ! Oh ! la chère inconnue

Qu’on attend, dont on voit la nuit la forme nue

Passer, et qu’on poursuit toujours sans la saisir.


Il est secoué par des sanglots.


Tiens, je ne croyais pas qu’on pleurait de désir...

Elle m’aime ! et je vis : et je sais qu’elle m’aime !

Est-ce bien moi ? Pourtant, est-ce bien moi ? le même