Aller au contenu

Page:Le Destin tragique de Guy de Maupassant (extrait La Trahison de la comtesse de Rhune), 1927.djvu/84

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

SCÈNE II

LA COMTESSE, JACQUES DE VALDEROSE

Valderose, très pâle, s’arrête à un pas de la comtesse et reste debout, immobile, devant elle.


LA COMTESSE

Voilà comme en ton cœur la tendresse s’efface.

Tu n’oses déjà plus me regarder en face.


JACQUES DE VALDEROSE

Hélas ! c’est mon amour lui-même que je crains.


LA COMTESSE

Certes, le fouet du maître a fait trembler tes reins.

Ton audace blêmit, ta vertu s’effarouche,

Ton cœur est moins fougueux que ne l’était ta bouche.


JACQUES DE VALDEROSE

Mon cœur vous aime et par ma bouche vous l’a dit.

Mais ce que j’ai souffert pendant ce jour maudit,

Ce que j’ai sangloté, crié, gémi, personne,

Pas même vous qui me broyez, ne le soupçonne.