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Séparation d’avec le mal.

spéciale, il s’est donné lui-même, non-seulement pour « la nation, » mais « pour rassembler en un les enfants de Dieu dispersés » (Jean XI, 51-52). Mais, ici encore, nous trouvons cette mise à part d’un peuple particulier : « Il s’est donné Lui-même pour nous, afin qu’il nous rachetât de toute iniquité et qu’il purifiât pour Lui-même un peuple acquis, zélé pour les bonnes œuvres » (Tite II, 14). Il était le modèle même de la vie divine dans l’homme, dans la séparation d’avec le mal qui l’environnait de toutes parts. Il était l’ami des publicains et des pécheurs, faisant entendre aux hommes les doux sons de la grâce par un amour tendre et familier ; mais il fut toujours l’homme séparé ; et il est tel comme centre et grand sacrificateur de l’Église : « Un tel souverain sacrificateur nous convenait, saint, innocent, sans tache, séparé des pécheurs, » et, ajoute l’Écriture : « élevé plus haut que les cieux.

Nous pouvons remarquer ici en passant que le centre et le sujet de cette unité sont célestes. Un Christ vivant sur la terre devint un instrument pour maintenir l’inimitié, lui-même étant assujetti à la loi des commandements qui consiste en ordonnances (Gal. IV, 4 ; Éphés. II, 15). Ainsi, quoique la gloire divine de sa personne s’étendît nécessairement par-dessus ce mur de séparation, comme une branche fertile de la grâce, pour de pauvres passants gentils de dehors (et il ne pouvait en être autrement, car là où il y avait de la foi, Christ ne pouvait nier qu’il fût Dieu ; il ne pouvait pas davantage nier ce que Dieu était, c’est-à-dire amour) ; cependant, comme homme né de femme, il naquit « sous la loi. » Mais par sa mort il détruisit le mur mitoyen de clôture, et des deux, Juifs et Gentils, en fit