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Page:Longfellow - Évangéline (traduction Léon Pamphile LeMay), 1870.djvu/101

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ÉVANGÉLINE

Levait, avec espoir, ses beaux yeux vers le ciel :
La coupe de ses jours avait bien moins de fiel :
Elle croyait encore entendre, dans son âme,
La mer se lamenter en déroulant sa lame ;
Et, parmi les soupirs et les tristes sanglots,
S’élevait une voix qui dominait les flots ;
Une voix ravissante et pleine de mystère,
Qui lui disait bien haut : « Infortunée, espère ! »


Ainsi la pauvre enfant, durant bien de longs jours,
Promena son espoir, sa peine et ses amours.
Son pied nu se brisa sur la ronce et l’ortie
Qui partout obstruaient le sentier de sa vie !


Esprit mystérieux, reprends ton noble essor !
Guide-moi, de nouveau, je veux la suivre encor !