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Page:Longfellow - Évangéline (traduction Léon Pamphile LeMay), 1870.djvu/102

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ÉVANGÉLINE

La suivre par le monde où, seule, elle est allée ;
Comme le voyageur, le long d’une vallée,
Suit le cours sinueux d’un rapide ruisseau !
Loin des bords, quelquefois, il voit la nappe d’eau
Resplendir au soleil à travers la verdure ;
Quelquefois, près des bords, il entend son murmure
Et ne la voit point fuir sous l’épais arbrisseau :
Ainsi je la suivrai jusques à son tombeau !


II


Mai semait dans les champs le lis et l’immortelle.
Rapide et frémissante une longue nacelle
Glissait sur les flots d’or du Grand Mississippi.
Elle passa devant le Wabash assoupi,
Et devant l’Ohio qui balance ses ondes
Comme un champ de maïs berce ses tiges blondes.