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Page:Longfellow - Évangéline (traduction Léon Pamphile LeMay), 1870.djvu/142

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ÉVANGÉLINE

« À l’ombre de ce chêne, oh ! que de fois, le soir,
« Fatigué du travail, es-tu venu t’asseoir,
« Pendant que loin de toi, sur la mousse endormie,
« En rêve te voyait ta malheureuse amie !
« Que de fois sur ces prés ton anxieux regard
« Erra comme le mien, vers le soir, au hasard !
« Gabriel ! Gabriel ! oh ! quand te reverrai-je ?
« Quand donc, mon bien-aimé, quand te retrouverai-je ? »
Alors, elle entendit gazouiller tout auprès,
Un jeune engoulevent juché sur un cyprès,
Son chant mélodieux comme un soupir de flûte,
Ondula, sous les bois, comme l’onde qui lutte
Contre les chauds baisers des brises du matin,
Et, d’échos en échos, mourut dans le lointain.


L’aube du jour suivant fut sereine et riante ;
Les plantes se berçaient sur leur tige pliante,