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Page:Longfellow - Évangéline (traduction Léon Pamphile LeMay), 1870.djvu/143

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ÉVANGÉLINE

La rosée émaillait le gazon de ses pleurs,
Et dans l’air attiédi les orgueilleuses fleurs,
Répandaient les parfums de leur coup d’albâtre.
Le prêtre sur le seuil de la maison du pâtre
Dit à ceux qui partaient :«  Mes bons amis, adieu !
« Je vais, priant pour vous, vous attendre en ce lieu.
« Ramenez-nous bientôt le prodigue frivole
« Ramenez-nous aussi la jeune vierge folle
« Qui dormait sous les bois quand l’époux est venu. »
— Adieu ! mon père, adieu ! dit d’un air ingénu,
Au bon père Félix, la vierge humble et débile ;
Puis elle descendit, avec le vieux Basile,
Au bord de la rivière où plusieurs canotiers
Les attendaient assis sous d’épais noisetiers.
Ils partirent. L’espoir encourageait leur âme.
Le matin rayonnait au fond de chaque lame.
Docile aux avirons, le rapide canot
S’éloigna du rivage et disparut bientôt.