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Page:Longfellow - Évangéline (traduction Léon Pamphile LeMay), 1870.djvu/157

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ÉVANGÉLINE

Avec eux s’éloignait la plaintive Shawnée,
Jeune et pourtant au deuil à jamais condamnée.
Elle dit à la vierge : « Écoute-moi, ma sœur,
« Je connais tous ces lieux comme le vieux chasseur,
« Sur le flanc de ces monts où l’aigle a fait son aire,
« Le flanc que le soleil en se couchant éclaire,
« Est assis un village, une humble mission
« Où reste un homme blanc comme ta nation :
« C’est le chef du hameau ; c’est une Robe-noire.
« Son souvenir toujours sera dans ma mémoire,
« De son peuple souvent j’ai vu le tendre cœur
« Éclater de plaisir ou saigner de douleur
« Pendant qu’il lui parlait de la vie éphémère,
« De l’aimable Jésus et de sa bonne mère. »
Et la vierge aussitôt dit à ses compagnons :
« Si nous changeons de route et si nous atteignons
« Le bourg que ce mont semble enlever sur son aile,
« Peut-être aurons-nous là quelque bonne nouvelle. »