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Page:Longfellow - Évangéline (traduction Léon Pamphile LeMay), 1870.djvu/156

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ÉVANGÉLINE

Se glissaient dans son âme et troublaient son ivresse,
Comme un serpent impur se glisse avec adresse,
Roulant ses orbes froids sous les buissons épais,
Dans le nid du moineau dont il trouble la paix.
Ce triste sentiment n’était point de la terre,
De célestes esprits semblaient, avec mystère,
Lui souffler leurs secrets dans l’air calme des nuits.
Elle sentit soudain redoubler ses ennuis.
Quelque chose lui dit dans un secret langage,
Que, pareille en sa course à la vierge sauvage,
Elle aussi poursuivait un fantôme menteur.
Mais bientôt un sommeil calme et réparateur,
Versant sur sa paupière un merveilleux arôme,
Chassa de son esprit la crainte et le fantôme.


Aussitôt qu’apparut l’aube du lendemain
Les voyageurs, dispos, reprirent leur chemin.