Aller au contenu

Page:Longfellow - Évangéline (traduction Léon Pamphile LeMay), 1870.djvu/67

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
73
ÉVANGÉLINE

Le peuple infortuné pendant longtemps pria.
Prosternés à genoux, de l’Ave Maria
Tous les pieux chrétiens à haute voix chantèrent
Les mots consolateurs, qui de nouveau montèrent,
Sur l’aile de l’amour, vers le trône de Dieu,
Comme autrefois Eli sur un char tout de feu.


Cependant du village un grand trouble s’empare,
Car on sait des anglais la conduite barbare ;
Et les yeux tout en pleurs, tremblants, épouvantés,
Les femmes, les enfants courent de tous côtés.
Longtemps Évangéline attendit son vieux père,
À la porte, debout, sous l’auvent solitaire,
Tenant sa main ouverte au-dessus de ses yeux
Afin d’intercepter les reflets radieux
Du soleil qui versait des torrents de lumière
Dans les chemins du bourg et sur l’humble chaumière