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Page:Longfellow - Évangéline (traduction Léon Pamphile LeMay), 1870.djvu/68

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ÉVANGÉLINE

Dont il couvrait le toit d’un brillant chaume d’or ;
Du soleil qui semblait vouloir jeter encor
Un long regard d’amour sur cette noble terre
Que venait d’enchainer l’égoïste Angleterre.
Sur la table était mise une nappe de lin :
Déjà pour le souper étaient servis le pain,
Un flacon de vieux cidre et le nouveau fromage
Et le miel odorant comme la fleur sauvage :
Puis au bout de la table était le vieux fauteuil.
Inquiète et tremblante on la vit sur le seuil
Jusqu’à l’heure tardive où, loin dans les prairies
Les ombres des grands pins sur les herbes fleuries,
S’allongent vers le soir : Et comme une ombre aussi
S’étendit la douleur dans son cœur tout transi.
Elle était accablée, et pourtant sa jeune âme,
Comme un jardin céleste, exhalait le dictame
De l’espoir, de l’amour et de la charité.
Oubliant sa faiblesse et sa timidité