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Page:Lumbroso - Souvenirs sur Maupassant, 1905.djvu/195

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Nous ne connaissons sur la terre
Que soutanes et que surplis.

Pauvres exilés que nous sommes
Il faut chanter des biens si doux
Et du bonheur des autres hommes
Ne jamais nous montrer jaloux !

Un poète est donc insensible ?
Pour lui l’amour n’a point d’appas ?
Non, voyez-vous, c’est impossible !
Oh ! ne vous imaginez pas

Que, dans le cloître solitaire
Où nous sommes ensevelis.
Nous n’aspirions plus sur la terre
Qu’aux soutanes et qu’aux surplis !

Finissons, de peur de déplaire.
En vous parlant de mon malheur...
L’avenir que pour vous j’espère
Est plaisir, amour et bonheur.

Gardez bien cette heureuse ivresse.
Et cueillez les fleurs du chemin ;
Mais parfois plaignez ma jeunesse
En vous disant que le chagrin

Reste en ce cloître solitaire
Où nous sommes ensevelis.
Et que l’on n’y voit sur la terre
Que soutanes et que surplis.

C’en était trop ! Le portier du séminaire fut chargé de reconduire à son foyer la brebis égarée. « Monsieur Guy est pourtant un bien bon sujet », déclara le brave homme. Mme de Maupassant lui fit verser