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Page:Lumbroso - Souvenirs sur Maupassant, 1905.djvu/40

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et il a décrit la vie avec une rare simplicité. Il fut, pour les âmes, une sorte de merveilleux paysagiste, si je puis ainsi dire, n’ayant pas besoin de rechercher les sites exceptionnels, se contentant, pour son tableau, du premier coin venu de la nature et faisant l’œuvre grande et superbe par le coup de soleil et de lumière que son pinceau y savait jeter. Tel le paysage du pays normand, dépourvu de pittoresques accidents, mais qui se fait plein de grâce ou de force à l’illumination du rayon qui déchire les nuages. Et ce coup de soleil du génie de Maupassant, même, surtout peut-être en ses plus courtes nouvelles, c’est l’émotion. Elle emporte tout, l’impas- sibilité parfois cherchée et l’ironie. Sous son rire, il y a de la tendresse, une tendresse qui garde je ne sais quelle pudeur à ne se laisser qu’entrevoir. Et qui sait si, en cela, il ne justifie pas, plus que quiconque en notre temps, ce dicton que « le style, c’est l’homme » ?

Nestor,
de l’Écho de Paris et du Journal.

PS. Le Temps publiait le 28 cette lettre datée de Rouen, le 27 mai 1900 :

... M. J.-M. de Heredia prend la parole, puis c’est M. Henry Fouquier qui parle au nom de la Société des gens de lettres.

Après avoir excusé M. Paul Hervieu, Présidelit de la Société des gens de lettres, M. Henry Fouquier commence ainsi :

La Société des gens de lettres m’a donc imposé le périlleux honneur, je ne dirai pas de remplacer son Prési-