Aller au contenu

Page:Lumbroso - Souvenirs sur Maupassant, 1905.djvu/85

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
2 Avril (1881).
Mon cher Confrère,

Pardonnez-moi d’avoir été si longtemps à vous remercier de l’exquis recueil de vers que vous avez bien voulu m’envoyer. Je l’ai lu le jour même où il m’est parvenu, et je vous dois une sensation charmante analogue à celle qu’on éprouve quand on sort de bonne heure par les tièdes matins tout remplis de senteurs d’herbes et de fleurs.

Voilà de la poésie claire et parfaite de forme, et attendrie, et vibrante, comme on n’en lit pas souvent.

Recevez, mon cher confrère, avec mes bien vifs remerciements, l’expression de ma cordiale sympathie.

Guy de Maupassant.

Voici enfin l’article Quelques normands, dédié à M. Henri Allais, et dont la coupure était jointe à la lettre de Monsieur Dorchain qu’on vient de lire :

Amis, c’est donc Rouen, la ville aux vieilles rues,
Aux vieilles tours, débris des races disparues,
La ville aux cent clochers carillonnant dans l’air,
Le Rouen des châteaux, des hôtels, des bastilles,
Dont le front hérissé de flèches et d’aiguilles
Déchire incessamment les brumes de la mer ;

C’est Rouen qui vous a ! Rouen qui vous enlève !...

« Ainsi, en mai 1830, il y a juste soixante-treize années, parlait Victor Hugo à un peintre et à un poète, à Louis Boulanger et à Sainte-Beuve, avec le